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“Docteur Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe“, est une comédie réalisée par l’américain Stanley Kubrick (à qui l’on doit également Full Metal Jacket, 2001 L’Odysée de l’espace, Shining, Spartacus) et sorti en 1964.
Inspiré du thriller Red Alert/Two hours to Doom de Peter George, le film est une satire des folies faites pendant la guerre froide opposant les Etats-Unis et l’URSS (et retour aux livres d’Histoire si vous ne savait pas ce qu’est la guerre froide !). Découvrez “Docteur Folamour”, film satirique de Stanley Kubrick retraçant les folies de la guerre froide et la course à l’armement entre l’URSS et les USA.
Oeuvre de génie, il fut classé troisième meilleure comédie américaine en 2000 et gagna le BAFTA Awards du meilleur film en 1965.
Docteur Folamour : Le film
Nous sommes en pleine guerre froide. Le général américain Ripper, frappé de folie paranoïaque, décide d’envoyer ses avions B-52 frapper l’URSS. Le président des États-Unis commande alors une réunion d’urgence pour tenter d’éviter une guerre nucléaire.
Les différentes positions des politiques engagent un débat sur les options disponibles. Il est entendu que la seule possibilité pour éviter un conflit majeur est de fournir la position des avions aux Soviétiques, afin qu’ils les abattent.
Beaucoup sont abattus ou rappelés de justesse, sauf un, dont le système de communication est hors d’usage. L’ambassadeur d’URSS, convoqué pour prouver la bonne foi du président américain, dévoile l’existence d’un système secret de défense qui déclencherait automatiquement l’holocauste nucléaire en cas d’attaque contre son pays, La Machine Infernale.
Docteur Folamour : La critique
Film qui intrigue par son titre à rallonge, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en démarrant son visionnage, je n’ai pas été déçu !
Je ne pensais pas que c’était possible de traiter de la guerre froide avec autant d’humour que ça. Le film est rempli de scènes plus cultes et drôles les unes que les autres. Tous les personnages sont caricaturés à l’extrême et c’est ce qui rend l’ensemble très cohérent et appréciable.
Bien que Stanley Kubrick ne soit pas encore, en 1964, au niveau de ses prochains chefs d’œuvres, il signe là avec Docteur Folamour un film qui reste dans les mémoires et qui, s’il est compris, devient absolument fabuleux. Le gros défaut du film est qu’il faut mieux avoir un minimum de base sur la guerre froide pour comprendre toutes les références dissimulées, ou se renseigner ensuite sur le déroulement du film.
Tourné en noir et blanc, alors que la couleur existait déjà, Kubrick souhaitait renforçait le côté sombre de cette guerre en évitant de mettre des couleurs chaudes, qui ne suivraient pas avec la dureté du sujet. Les images sont quand même de très bonne qualité, et bien que le film ai pas mal vieilli, nous n’avons pas à nous plaindre de la qualité des effets spéciaux.
Comme dit au-dessus, l’humour est la base de ce film satirique, qui sert là à montrer combien la guerre froide et la course à l’armement que font les USA et l’URSS est absurde. L’évocation de La Machine Infernale, qui provoque la destruction automatique de l’Union Soviétique, est d’ailleurs là pour montrer que ce sont des robots – ici les ordinateurs – qui décident de notre mort et plus nous-même, que nous ne contrôlons plus la situation en cas de crise. Et ce côté “incapable” est renforcé avec les décisions improbables que vont prendre les deux présidents, préférant passer leur temps aux téléphones à savoir qui est le plus désolé des deux dans cette histoire, perdant alors un temps précieux.
Les autres scènes humoristiques sont devenues cultes au fil du temps et on prend un plaisir fou à suivre la description de la trousse de sécurité des aviateurs (comprenant entre autres un livre d’apprentissage rapide de la langue russe et des préservatifs), un général américain faire du rodéo sur une bombe nucléaire en train d’être larguée, ou le docteur Folamour retrouver ces saluts nazis quand les solutions capitalistes n’apportent pas de résultats.
Du côté des acteurs, il faut surtout applaudir la performance de Peter Sellers, qui incarne trois rôles dans le film : le colonel Mandrake, le président Muffley et le docteur Folamour. Son caractère est tellement différent selon le personnage qu’il incarne qu’un oeil non averti ne verra pas que c’est le même acteur qui les incarne (ce fut mon cas).
En 90 minutes, Stanley Kubrick arrive à faire de Docteur Folamour l’un des films satiriques qui auront le plus marqués leurs temps. Montrant un avenir pessimiste de la suite de la Seconde Guerre mondiale, ce chef d’œuvre est à voir une fois pour comprendre comment se dérouler les événements en cas de crise il y a 50 ans.
Docteur Folamour : Les infos
Plus de 16 km de câbles électriques furent nécessaires pour faire fonctionner le gigantesque écran sur le plateau de la “War Room”, pièce où se tient la réunion du président et de ses ministres.
Peter Sellers fut le seul acteur à être nominer pour un unique Oscar, alors qu’il jouait 3 personnages dans le film.
Alors que l’équipe technique filmait des plans aériens au-dessus du Groenland, elle filma par erreur une base secrète américaine. Elle fut forcée à atterrir et tous les techniciens furent suspectés d’être des agents soviétiques.
Le réalisateur Stanley Kubrick s’est tellement efforcé de rendre plausible l’intrigue de Docteur Folamour, que de véritables changements politiques ont été faits, afin de s’assurer que les événements du film ne puissent jamais se réaliser.
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