Mommy est un film dramatique québécois sorti en 2014 et réalisé par Xavier Dolan (Elephant Song, Tom à la ferme).
Il a reçu le prix du jury lors du Festival de Cannes 2014. Pour sa première participation, le réalisateur Xavier Dolan est devenu à 25 ans le plus jeune réalisateur de la sélection et le deuxième plus jeune de l’histoire du festival.
Le film a la particularité d’être majoritairement filmé en format carré 1:1. Il connaît le succès au Québec et en France, où il a dépassé le million d’entrée en salle.
Synopsis de Mommy
2015, Canada. Le gouvernement fait passer une nouvelle loi autorisant les parents d’enfants très difficiles à les confier à un type d’hôpital psychiatrique pour mineurs.
Diane est une veuve qui vient de passer la barre des quarante ans, habitant dans une banlieue de Montréal. Elle récupère la garde de son fils Steve, un ado souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDHA). Il a été expulsé du centre de rééducation dans lequel il était placé depuis la mort de son père pour comportement dangereux.
La mère et le fils forment désormais un couple explosif, entre amours, violence, tendresse et insultes, où va venir s’immiscer leur mystérieuse voisine Kyla, professeure dans le secondaire en congés sabbatique suite à un drame dont elle garde un bégaiement handicapant.
Tous les trois, ils arrivent à créer un équilibre dans leurs vies et même un certain bonheur : Kyla donne des cours de rattrapage à Steve pendant que Diane effectue des ménages pour assurer leur survie financière. Jusqu’au jour où un huissier de justice délivre à Diane une terrible nouvelle. À partir de là, tout dérape …
La critique de Mommy
L’envie de voir ce film m’est venue en lissant son synopsis et en voyant qu’il dispose d’une bonne note (plus de 17) sur le site SerieBox. C’est donc en pensant voir un assez bon film que je me suis mis à le visionner.
Mais à peine le film commence que la première surprise intervient : qu’est-ce que c’est que ce format d’image ?! Mon étonnement était tel que j’ai d’abord vérifié si je n’avais pas une mauvaise version du film avant de continuer à le visionner. Et quasiment tout le film est dans ce format carré, en 1:1 ! Seules dix petites minutes sont filmées en 16:9 et on a qu’une hâte, c’est qu’elles arrivent !
Je suis d’accord pour dire que ce format original, similaire à une pochette de CD, donne un autre regard sur les visages des personnages et leurs expressions, mais se taper plus de deux heures dans ce format, c’est chiant !
Après cette première surprise, j’ai quand même donner sa chance à ce film qui doit quand même être bien pour avoir obtenu un prix au Festival de Cannes. Bien entendu, la deuxième surprise n’était pas loin, tous les dialogues sont en québécois (normal pour un film québécois, certes) et sous-titrés en français tout le long. Je ne sais pas si une version française existe, je n’en ai pas trouvé. Mais je peux vous dire que l’addition du format et de la langue donnaient chez moi un avis qui partait mal dès le début.
Le scénario a le mérite de bien nous introduire dans le film et de nous présenter correctement les personnages. On comprend que Steve est un ado qui ne se contrôle pas (il a brûlé un membre de son centre au troisième degré (!)) et que sa mère, Diane, ne s’en sort pas toute seule et perd son boulot rapidement.
On navigue entre scènes animées par la violence de l’enfant, où insultes et coups pleuvent et scènes de tendresses entre le fils et la mère, parfois accompagné de la mystérieuse voisine Kyla, atteint de bégaiement. Ces scènes de bonheur sont clairement les meilleures du film, elles contiennent un vent de fraîcheur et le cadre s’agrandit pour passer en 16:9 et offrir une vision plus large de ce bonheur de la famille unie.
Par contre, je n’ai pas compris certaines choses sur le personnage de Kyla. Elle est en congé sabbatique suite à un drame qui la laisse bégayer sans arrêt, d’accord mais comment c’est arrivé ? Il n’y a aucune explication là-dessus et Kyla reste assez en retrait lors de toutes les scènes où elle est présente. Seule la scène où elle prend le dessus sur Steve montre qu’elle peut être une femme courageuse qui n’a pas peur d’affronter l’autorité et la violence.
Le reste est assez poussif, le film nous proposant une sorte de désirs sexuelles sado-masochistes entre le fils et la mère qui a du mal à paraître crédible. Kyla qui passe plus de temps avec Diane et Steve qu’avec sa propre famille me paraît peu crédible également. Et ce ne sont que deux exemples sur le scénario bancal proposé par Xavier Dolan.
Les acteurs jouent plutôt bien leurs rôles, heureusement d’ailleurs puisque ce sont les trois mêmes acteurs qui apparaissent tout au long du film. Antoine-Oliver Pilon est très crédible en ado de seize ans violent qui perd rapidement le contrôle de ses nerfs et sa patience. Les deux femmes de l’histoire, Diane et Kyla sont jouées respectivement par Anne Dorval et Suzanne Clément. Leurs rôles sont bien exécutés mais sans donner trop de profondeur à leur personnage; je pense surtout à Kyla qui est une voisine qui devient presque membre de la famille en quelques jours à peine, mais pourtant on sent qu’elle reste étrangère et ne se sent pas forcément à sa place auprès de Steve.
Le choix des musiques que l’on entend est par contre très bien choisis. Nos oreilles reconnaissant facilement Céline Dion, Oasis ou encore Dido et Andréa Bocceli, et les images se calent parfaitement aux sonorités proposées. C’est l’un des points forts du film, qui sont hélas peu nombreux.
C’est donc avec un ressenti décevant que le film s’achève, au bout de 2h20, dont 2h10 de format carré en québécois. Bien que long, le film passe relativement vite, surtout au milieu, quand l’histoire est bien en place. Mais contenant de nombreux points négatifs qui sont rédhibitoires, je n’accorde pas plus de la moyenne à cette production, que je ne regarderai pas une seconde fois.
Mommy : Les infos
Xavier Dolan, entouré de Suzanne Clément et Anne Dorval, au Festival de Cannes 2014.
Le réalisateur, Xavier Dolan avait déjà testé le format 1:1 lors du tournage du clip College Boy du groupe Indochine. Il explique pourquoi il a voulu retenter l’expérience avec Mommy : “Le quadrilatère qu’il constitue encadre les visages à la perfection, et représente à mes yeux l’idéal en terme de portrait ; aucune distraction ni affectations possibles : le sujet est indéniablement le personnage, au centre de l’image, toujours. Les yeux ne peuvent l’éviter.” (source AlloCiné)
Anne Dorval et Suzanne Clément sont les actrices fétiches de Dolan puisqu’elles ont chacune était présente dans deux autres films du réalisateur : ensemble dans J’ai tué ma mère, puis Les Amours imaginaires pour Dorval et Laurence Anyways pour Clément.
À seulement 16 ans, Antoine-Olivier Pilon en est déjà à son troisième rôle avec Xavier Dolan. Il a fait une apparition dans Laurence Anyways, puis joue une tête de turc dans le clip College Boy d’Indochine, et enfin le rôle principal en 2014 dans Mommy.
Bande-annonce de Mommy
Découvrez la bande-annonce de Mommy, en version originale, sous-titré en français :